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Vaisseaux humains

mercredi 8 juin 2022

 

1er juin 2022

Lynn Margulis et Dorian Sagan, dans Microcosmos : 4 milliards d’années de symbiose terrestre [1], défendent l’idée selon laquelle la symbiose a eu plus d’importance que la compétition dans l’évolution et l’apparition, puis le maintien, de la vie sur Terre.

La symbiose, la fusion des organismes en de nouveaux êtres collectifs, s’avère être un puissant facteur de changement sur Terre [...] Le processus symbiotique ne connaît pas d’interruption. Nous, organismes du macrocosme, continuons d’interagir avec le microcosme et de dépendre de lui, tout comme nous dépendons les uns des autres. Les plantes de certaines familles (comme celle des légumineuses, qui inclut les pois, les haricots et leurs parents comme le trèfle et la vesce) ne peuvent pas vivre dans un sol pauvre en azote sans les bactéries fixatrices d’azote qui vivent dans les nodules de leurs racines, et le macrocosme ne pourrait pas vivre sans l’azote que rejettent ces plantes. Ni les vaches ni les termites ne sont capables de digérer la cellulose de l’herbe et du bois sans les communautés de microbes qui habitent dans leurs intestins.

Nous avons une ascendance multimicrobienne. Les microorganismes, les bactéries, dont celles qui nous composent, jusqu’à la surface de notre peau, le microbiote, existent depuis trois milliards d’années, quand nous n’avons que quelques centaines de milliers d’années, en comparaison, rien du tout ; je me demande, si nous ne faisons que passer, support peut-être, de ces êtres ? J’avais pensé à ça en lisant que "Les tardigrades utilisent le dos des escargots pour se déplacer", puis qu’une mission spatiale propose d’emporter des tardigrades vers Alpha du Centaure pour mesures, calculs, tests du vivant loin de la Terre. Or, une façon de voir est que nous aidons les tardigrades à gagner d’autres systèmes solaires, ce sont eux les véritables voyageurs. Et dans le livre de Margulis et Sagan, c’est écrit comme ça (quelques années après Voyager I et II) :

Nos sondes parties vers d’autres planètes et au-delà représentent une des stratégies les plus avancées d’expansion de la vie, qui commença dans le microcosme il y a quelques 3,5 milliards d’années. Nous ne sommes que le reflet d’une tendance très ancienne.

Sommes-nous un sous-produit des bactéries, un moyen, un support, pour les microorganismes, qui ont trouvé ce système un peu complexe, mais efficace, qui se renouvelle, s’adapte et les transporte, qu’est tout le reste du règne du vivant ? Nous étions déjà peu de choses, mais alors là, c’est un coup supplémentaire. Mais un coup nécessaire, apaisant, l’entraide doit gagner, l’attention sur le vivant dans son ensemble doit prévaloir. C’est peut-être pour bientôt ?

Notes

[11986. Nouvelle traduction par Gérard Blanc et Anne de Beer
révisée par Clément Amézieux, chez Wild project, 2022

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